camilledockham

joined 4 days ago
[–] camilledockham@jlai.lu 1 points 10 minutes ago

Je peux pas poster car tag politique + niveau de karma, mais voilà ce sur quoi je partais :

Je vais avancer les trucs open-source de préférence, car après tout ce qui est européen mais privé peut subir le même sort :

et si reddit ploie aussi, il y a le réseau lemmy (j'utilise l'instance jlai.lu perso)

 

C'est le chapitre 1 du fameux Trouble dans le genre.

Butler questionne ce que la catégorie "femme" veut dire politiquement et par rapport aux objectifs du féminisme. On parle d'un féminisme qui veut plus que des aménagements du status quo.

Les théories féministes comme celles de Firestone ou Delphi, et un certain sens commun féministe, tendent à supposer un patriarcat unique et universel, définissant une classe de femmes qui sont opprimées. Alors qu'il n'en est rien et des auteures comme Audre Lorde ou Gloria Anzaldúa avaient déjà soulevé le problème de ne voir qu'une seule oppression envers un groupe supposément monolithique.

Butler l'exprime dans un langage plus académique, et fait des liens avec des théories comme celles de Foucault.

Une première idée c'est de se dire que "les femmes" comme sujet politique ça a surtout du sens dans les dites démocraties libérales représentatives. Il faut dans ce contexte que le groupe représenté soit conçu comme homogène, avec des intérêts propres, comme naturel et préexistant à la politique. Cela implique de réduire au silence toutes les femmes qui dépassent du cadre de ce qu'est supposé être et vouloir une femme.

La seconde idée force est de questionner la séparation entre le sexe et le genre. Le féminisme critiqué par Butler pense trouver dans cette séparation un moyen de prouver que le patriarcat est une pure construction arbitraire. Si on met sous l'étiquette "sexe" tout ce qui préexiste au politique, et est "naturel", et que dans le "genre" on a tout le reste, alors on peut facilement dire que le patriarcat est une histoire de genre et qu'il est une fabrication non-naturelle. Mais en faisant cela, on condamne les corps différents du schéma binaire mâle/femelle typique à l'invisibilisation ou à la pathologisation. Par exemple les bébés et enfants intersexes sur lesquels on pratique des opérations sans nécessité médicale.

Butler ne fait que tirer les conséquences logiques des critiques féministes radicales et matérialistes comme celles de Firestone ou de Wittig. Si la catégorie "femme" est une fabrication patriarcale (tout comme "homme"), alors comment un féminisme conséquent pourrait-il s'appuyer dessus jusqu'au bout et de façon non critique ?

[–] camilledockham@jlai.lu 2 points 1 hour ago

Que les gens sont plus grands avec une meilleure alimentation ? Après tout ça peut bien s'inverser comme tendance si les carences revenaient. S'il faut éviter les ambiguïtés avec évolution au sens de changement de l'espèce on peut dire qu'on observe une augmentation de la taille récemment. Et peut-être que ça rend les allèles codant pour une taille plus élevée plus fréquents quand il y a moins de carences, mais ça suffit pas pour qu'en un siècle toute une population mesure plus.

[–] camilledockham@jlai.lu 3 points 2 hours ago* (last edited 1 hour ago)

En tant que cadre dans l'informatique tu as une très bonne position. Ce n'est pas chauffeur amazon pisté par divers technologies de traçage, ou travailleur sur des tâches ultra parcellisées (genre amazon mechanical turk), ou modérateur d'horreurs postées sur les réseaux sociaux, ou entraîneur d'IA, et j'en passe. Le travail taylorisé n'a pas disparu, au contraire, les systèmes d'information ont généralisé la logique de la ligne de production qui avance implacablement. Sans doute toi même tu le vis parfois, où les tickets, emails, etc, s'accumulent et tu te retrouves comme Chaplin à courir après les tâches.

Pis, tu contribues possiblement à l'édification de tels systèmes, et donc si le techno-féodalisme était une réalité émergente, alors tu aurais des motifs psychologiques pour refuser d'y croire. Tu connais Robert Nozick ? Disons que j'ai une intuition que oui, pour sa politique. Hé bien il a publié un très bon essai en théorie de la connaissance, et il pose le critère suivant pour démarquer la connaissance de la non-connaissance : une connaissance est une croyance vraie (théorie classique) que l'on n'aurait pas si la réalité n'y correspondait pas, et que l'on a si elle est vraie.

Autrement dit, la connaissance est ce qui suit à la trace la vérité dans les mondes possibles. Or ta position dans le monde du travail fait que 1/ il te manque des informations sur la réalité du travail (voir le thermocline de la vérité) 2/ tu as intérêt à ne pas voir ton rôle comme trop horrible.

Il te faudrait donc passer par d'autres moyens de connaissance que ton intuition immédiate ou ce qui passe pour "évident". Cela ne signifie pas de s'en remettre entièrement, sans réflexion à ce que dis autrui, mais de poursuivre le développement plein et entier de tes capacités d'abstraction, de réflexion, d'empathie, de réflexivité.

Pour commencer à te renseigner tu peux par exemple lire ceci : Réguler la surveillance au travail.

Pour ce qui est de comprendre ce qu'on peut vouloir dire par techno-féodalisme, il faut lire un peu, car il ne s'agit pas de parler de paysans qui triment, mais de comment l'économie marche. C'est une histoire de forme, pas d'intensité. Ce dont on parle, c'est de la façon dont le capital est réparti et accumulé. L'origine du terme c'est l'économiste Yanis Varoufakis.

La référence au féodalisme vient de l'idée que le jeu de nos jours semble plus être de capturer un marché entier, d'accumuler des capitaux (ex tracking des utilisateurs, messages humains de qualité, apps...), et de tout verrouiller pour profiter de la rente. C'est de toute façon peu ou prou la théorie de la start up de Paul Graham, il n'y a pas de mystère. Au lieu d'avoir de la concurrence et des marchés ouverts, tu dois prier pour que par exemple saint Google ne vire pas ton app de son playstore.

[–] camilledockham@jlai.lu 3 points 11 hours ago (1 children)

Malheureusement dernièrement les dévs, ayant reçu un financement pour ça, se focalisent sur l'imbrication de mini applications dans les messages, et j'ai des doutes sur la sécurité de ça.

[–] camilledockham@jlai.lu 2 points 23 hours ago* (last edited 1 hour ago) (2 children)

Le problème avec les humains c'est quand même que :

  1. on peut pas les mettre tous dans une machine à radiations pour obtenir des mutations intéressantes (on fait ça pour les plantes et bactéries)
  2. la population est immense et assez bien mélangée, donc peu de dérive génétique
  3. la durée de vie de chaque individue est grande, là où d'autres espèces vont beaucoup plus vite (drosophiles, bactéries, etc.)
  4. la présence d'un organe qui est spécialisé dans l'adaptation, avec des mécanismes d'apprentissage sophistiqués (le cerveau), qui crée une sorte de tampon partiel entre pressions de l'environnement et gènes (non pas que ça annule toute sélection), rendant compliqué les liens causaux entre gènes et comportements
[–] camilledockham@jlai.lu 3 points 1 day ago (4 children)

C'est fantastique, mais ce n'est pas principalement de l'évolution au sens de changement des gènes, mais un changement phénotypique car les mêmes gènes peuvent mieux s'exprimer. Dans un paragraphe tu parlais de l'effet évolutif, au sens changement de gènes, d'un régime avec protéines animales, et puis tu parles d'évolution au sens de changement de phénotype dans le suivant. Le phénotype est le résultat de l'interaction entre des gènes et l'environnement (et entre gènes), et si notamment l'environnement change, alors le phénotype peut changer aussi vite. Mais un changement de phénotype sur toute une population à cause des gènes prend en général beaucoup plus de temps.

[–] camilledockham@jlai.lu 4 points 1 day ago* (last edited 1 day ago) (2 children)

J'allais te dire de chercher le lien vers les mentions légales en pied de page, mais en fait ça va plus vite que ça quand on scrolle vers le bas :

Centre de Ressources et d’Informations Nutritionnelles, département santé de l’interprofession des produits laitier

Qui a tout intérêt à avancer la nécessité de la conso de lait et de viande.

Déjà l'article à une seule citation c'est chaud, et envoyé par une personne qui parle d'évolution humaine majeure sur deux siècles... Ça sent le biais idéologique non avoué. Moi le mien je l'avoue, je suis antispéciste et vegan, mais j'aime mes citations précises et comprendre l'état des connaissances sur un sujet.

[–] camilledockham@jlai.lu 3 points 1 day ago* (last edited 1 day ago)

Pour résumer :

  • vert = FNSEA = centre-droit pro business proche des pouvoirs successifs
  • jaune = Coordination Rurale = extrême droite pro élevage de masse, très anti-L214, aime les actions spectaculaires
  • orange = Confédération Paysanne = gauche pro bio, petites exploitations

Bref, beaucoup d'agrifachos dans ces élections, et dans mon département ils sont en majorité relative.

[–] camilledockham@jlai.lu 3 points 1 day ago (6 children)

Des changements évolutifs majeurs en deux siècles ? Ce n'est pas plausible.

[–] camilledockham@jlai.lu 2 points 1 day ago* (last edited 1 day ago)

Je parle de préparation plutôt que d'attentisme. À aucun moment je n'ai mentionné qu'il ne faudrait faire que ça. C'est de la défense en profondeur qui se dit : et si malgré tout, Le Pen était au pouvoir ? Il faut se poser ce genre de question et y répondre. En face ils savent avoir des plans en onion comme ça.

Si on peut en plus faire ce dont tu parles, c'est très bien. Mais tout le monde ne le peut pas (horaires de travail, santé, distance, etc.). Il faut aussi voir à quel point les milieux militants peuvent être dysfonctionnels : horaires inadaptés pour les réunions et permanences, -ismes et -phobies, nécessité d'être tout le temps là pendant des mois pour qu'on arrête de te traiter comme un fantôme, rigidité de la hiérarchie implicite du groupe...

[–] camilledockham@jlai.lu 8 points 1 day ago

S'il se déchire pas à la vitesse de l'éclair moi ça me semble pas absurde.

 

Genre tranquillement, en commençant sur la politique, puis en proposant des scénarios comme « et si Le Pen était élue et qu'on te demande de participer à la délation des immigrés dans ton travail, tu en dirais quoi ? »

Tant qu'il n'y a pas de menace directe, je suspecte que les gens seraient plus à même de dire « oui j'essaierais de pas suivre les ordres ». Ça pose déjà un certain engagement psychologique de le dire à un·e proche, et augmente la probabilité d'agir.

Ensuite il y a les développements de l'idée. Selon le profil de la personne, on peut proposer plusieurs choses. Pour un profil qui aime la culture légitime et est peu porté sur la contestation normalement, ça pourrait passer assez facilement de recommender Le discours sur la servitude volontaire (il y a plein de lectures à voix haute, j'en ai aucune en particulier à recommander).

Un site que j'aime bien c'est https://beautifultrouble.org/toolbox/fr Utilisez les catégories pour filtrer par type de fiche : tactiques, théories…

Diffuser des idées, mêmes basiques, est très important. Comme ça on a une réponse face à des choses qui seraient autrement sidérantes, comme ce que font Musk et Trump aux US.

 

Non pas que j'ai une idée précise, mais est-ce que ce serait pas une bonne idée d'avoir une stratégie de où on parle de lemmy/jlai.lu et quand ? Est-ce que vous voulez récupérer que des gens de reddit, avec les avantages et inconvénients que ça a ? À quel rythme aller ? Comment en parler ? S'il y avait un post avec quelques lignes directrices ça pourrait aider les gens à participer à parler de lemmy et jlai.lu.

 

Bien que les données soient pour 2023, la publication est très récente. Il faut toujours un peu de temps pour collecter les données.

 

Un classique des études trans, par une personne qui a vécu de l'intérieur les débuts des mouvements féministes transphobes. Le numéro de Comment s'en Sortir où est parue cette traduction peut aussi intéresser : https://commentsensortir.wordpress.com/numeros/numeros-parus/numero-2/

 

Je trouve que c’est intéressant de voir le détail de comment des tentatives aussi visibles d’être en partie hors « système », mais peu connues au niveau national, est traité.

view more: next ›